Histoire du judo

Histoire

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Les origines

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Jigorō Kanō, fondateur du judo du kodokan.

Le souhait de Jigorō Kanō, fondateur du judo, était de populariser une méthode visant à mieux utiliser ses ressources physiques et mentales, ce en prenant comme point de départ le ju-jitsu tel qu'enseigné par les koryū, les anciennes écoles traditionnelles. Kanō avait notamment pratiqué la Tenshin Shin'yō-ryū et la Kitō-ryū pendant six années.

La légende dit que le principe serait né en 1733 de la réflexion d'un certain Akiyama Shirobei Yoshitoki (fondateur de l'école Yoshin-ryū, l'"école du cœur du saule"), qui, observant la neige tomber sur les branches d'un saule, constata que les branches les plus raides cassaient sous le poids de celle-ci, alors que les branches les plus souples se courbaient puis se redressaient. Il aurait ainsi eu la révélation du principe , la souplesse. En effet, tout comme les branches souples du saule et contrairement aux branches rigides, le principe prône l'adaptabilité plutôt que la résistance (go).

Kanō semble également avoir été séduit par un enseignement de l'école Kitō-ryū : les applications dynamiques d'un principe déjà ancien, celui de la "bonne utilisation de l'énergie".

La "légende", dans sa simplicité, n'est pas éloignée du souhait initial de populariser une méthode visant à mieux utiliser ses ressources physiques et mentales. Kanō avait conscience que le ju-jitsu, tel qu'il était pratiqué, n'était plus adapté à l'époque moderne. Les techniques étaient parfois très dangereuses à apprendre, et la plupart des maîtres n'étaient guère pédagogues ou enseignaient un ju-jitsu décadent et inefficace. En s'inspirant des méthodes de différentes gymnastiques occidentales, Kanō décida d'expurger du ju-jitsu les mouvements dangereux et de codifier les techniques restantes, afin de faciliter l'enseignement sous forme de kata. L'art de la souplesse, débarrassé de sa vocation guerrière, n'était donc plus du ju-jitsu mais une nouvelle voie martiale à vocation éducative. Le judo était né.

Le judo commença à être enseigné au Japon en 1882, dans la salle de pratique du Kōdōkan.

Le judo des origines s'orienta de plus en plus vers la dimension sportive lorsque les champions du Kōdōkan, au cours de défis, eurent remporté des victoires face aux meilleurs représentants des différentes écoles de ju-jitsu. Le pouvoir économique de l'institut du Kōdōkan était ainsi définitivement installé dans le monde des arts martiaux japonais.

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L'essor en France

Le judo connut un succès qui s'étendit bien au-delà des frontières du Japon et contribua largement à populariser les arts martiaux japonais, tout en induisant néanmoins une confusion entre art martial et sport de combat.

À l'invitation de Moshe Feldenkrais en 1935 Mikinosuke Kawaishi, alors 4ème dan, quitte Londres pour venir enseigner et développer le judo en France.

Mikinosuke Kawaishi ouvre son premier dojo à Paris 13e, au 109 Boulevard Auguste-Blanqui, dans un ancien atelier. Il importe d'Angleterre le système progressif des ceintures de couleur, toujours en vigueur en France aujourd'hui.

Passionné par ce sport, Feldenkrais fonde le 25 octobre 1937 le Jiu-Jitsu Club de France

Mikinosuke Kawaishi remanie le gokyo et publie son premier recueil Ma méthode de judo, qui sortira après la Seconde Guerre mondiale

En 1946, Paul Bonet-Maury fonde la Fédération française de judo et de ju-jitsu (FFJJJ), dont il devient le 1er président. Se dissociant ainsi de la Fédération française de lutte, la FFJJJ deviendra par la suite la Fédération française de judo, jujitsu, kendo et disciplines associées (FFjudo).

En 1947, Jean de Herdt fonde le Collège des ceintures noires de judo, dont le 1er président élu sera Jean Andrivet.

Pour le développement du judo des tournées de démonstration sont organisées par exemple en Afrique du Nord (Oujda au Maroc en Avril 1950) par Mikinosuke Kawaishi, Shozo Awazu, Paul Bonet-Maury, Jean Andrivet.

C'est aussi à cette époque que se développe l'aspect sportif et qu'apparaissent les premières compétitions (championnats de France, d'Europe et du monde). Le nombre de pratiquants de par le monde s'accroît alors considérablement.

Un championnat de jùdô féminin est organisé à Paris le 1er Mai 1950. Ce championnat, ouvert à toutes les femmes titulaires, a minima, de la ceinture orange, se déroule en marge du championnat d'Europe. Madame Levannier future première ceinture noire féminine, en 1951, s'y classe deuxième.

Mikinosuke Kawaishi est secondé, à partir des années 1950, par Shozo Awazu.

En 1951, au cours d'une campagne visant la promotion du judo par l'institut du Kōdōkan en Europe, Ichiro Abe s'établit à Toulouse en France. Il a alors 29 ans et est 6e dan du Kōdōkan. Après deux ans passés en France, Abe part pour la Belgique et, de là, diffuse le judo par des stages dans la plupart des pays d'Europe. Abe fut aussi entraîneur national de l'équipe de judo de Belgique.

  • images Kawashi.jpg Kawaishi et Awazu

Une crise des années 1950 est liée à la séparation du Collège national des ceintures noires (CNCN) de la Fédération française de judo et de ju-jitsu (FFJDA), créée en 1948. Le CNCN est composé en majorité de professeurs de judo. Il se dote de sa propre fédération, la Fédération nationale de judo sportif, puis, de 1965 à 1971, la Fédération nationale de judo traditionnel (FNJT).

La situation perdure pendant quinze ans. La FNJT disparaît finalement en 1971, lors de la réunification au sein de la FFJDA. Celle-ci avait tenté d'intervenir dans les règles d'obtention de la ceinture noire en la limitant à une simple épreuve de compétition. Un arrêté ministériel met fin au conflit.

 

Les temps modernes et le développement international

Le judo est le premier art martial japonais à avoir obtenu une reconnaissance internationale.

En 1948 est reconstituée la Fédération européenne de judo (EJU) comme instance européenne de son organisation. En 1951, les premiers Championnats d'Europe de judo postérieurs à la seconde guerre mondiale sont organisés à Paris.

Cette même année, la Fédération internationale de judo (FIJ) est créée comme instance mondiale de son organisation. En 1956, les premiers Championnats du monde de judo sont organisés à Tokyo.

Le judo est testé dans le programme olympique pour les Jeux de Tokyo en 1964. Très populaire au Japon, son introduction dans l'événement olympique est poussé par le pays organisateur pouvant choisir d'ajouter un nouveau sport à la liste des sports olympiques. Quatre épreuves sont alors organisées dans quatre catégories de poids différentes. Ces épreuves sont alors exclusivement masculines, le judo féminin n'étant encore que peu développé. Durant la compétition, les judokas japonais décrochent trois des quatre médailles d'or. La dernière revient au Néerlandais Anton Geesink s'imposant dans la catégorie tous poids confondus. Cette victoire contredit les critiques supposant le judo comme étant une « chasse gardée » japonaise. Le judo est définitivement admis aux Jeux de Munich en 1972.

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En 1976 ont lieu les premiers championnats d'Europe féminins et, en 1980, les premiers championnats du monde féminins. Le judo féminin apparaît en tant que sport de démonstration aux Jeux de Séoul en 1988, mais n’est officiellement admis au programme qu’à partir des Jeux de Barcelone en 1992.

Dans le monde, en 2015, le judo est le troisième art martial le plus pratiqué derrière le karaté et le taekwondo avec 8 millions de pratiquants. Il est la discipline martiale la plus pratiquée en France, devant le karaté et l'aïkido. En nombre de licenciés, il est le quatrième sport français avec 552 815 licenciés en 2015 et plus de 5 547 clubs.

Texte extrait de wikipedia